Pour tenir les accords de Paris sur le climat, qui visent à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, il faudrait réduire de 45% les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030. Or selon l'ADEME, en 2018 la pollution numérique représentait 4% des émissions mondiales de GES soit plus que le transport aérien civil. Et ce chiffre risque de doubler d'ici 2025 à cause de la hausse du nombre d'utilisateurs dans le monde, passant à 8%, et dépassant la part actuelle des émissions de voitures.
Pourquoi trier nos mails ne sauvera pas la planète
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Résumé de l'article en 500 caractères
✈️ Selon l'ADEME, la pollution numérique représente 4% des émissions mondiales de GES soit plus que le transport aérien civil.
📱 56% de cette pollution serait due à l'utilisation des équipements électroniques.
☄️ Une grande partie de cette pollution numérique aurait pour origine la consommation de vidéos en ligne, qui représenterait 1% des émissions de CO2 mondiales en 2018.
Numérique et climat, les enjeux
Que représente la pollution numérique ?
Pour tenir les accords de Paris sur le climat, qui visent à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, il faudrait réduire de 45% les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030. Or selon l'ADEME, en 2018 la pollution numérique représentait 4% des émissions mondiales de GES soit plus que le transport aérien civil. Et ce chiffre risque de doubler d'ici 2025 à cause de la hausse du nombre d'utilisateurs dans le monde, passant à 8%, et dépassant la part actuelle des émissions de voitures.
D'où vient la pollution numérique ?
La pollution numérique désigne la pollution engendrée par toutes les nouvelles technologies. Elle est repartie comme suit :
- 44% dus à la fabrication des équipements électroniques (extraction des matières premières, transport et stockage des données).
- 56% dus à l'utilisation de ces équipements électroniques (data centers, utilisation quotidienne). Donc la majorité.
Lien entre CO2 et numérique
Du CO2 derrière nos écrans ?
Et oui, l'utilisation de nos équipements IT rejette bien du CO2 ! Tout d'abord car leur fonctionnement nécessite de l'électricité (logique) mais aussi car chaque donnée échangée sur internet est stockée et traitée dans des data centers qui requièrent beaucoup d’énergie pour fonctionner et pour être refroidis. En revanche, chaque action effectuée derrière nos écrans n'a pas le même impact sur l'environnement. Explications 👇
Quel est l'impact de nos mails et des réseaux sociaux ?
On en parle souvent : trier sa boîte mails, utiliser des moteurs de recherche durables... Si on pense que c'est le nerf de la guerre, il faut savoir que mis bout à bout, ces actions quotidiennes représenteraient seulement 20% de la pollution liée à l'utilisation de nos équipements. Si un utilisateur de Facebook pèse 269g de CO2 par an, un mail sans pièce jointe, 10g de CO2 et qu'une requête sur un moteur pèse autant d'une ampoule basse consommation allumée pendant 1 heure, cela reste minime comparé à la pollution engendrée par la vidéo en ligne.
Quel est l'impact de la consommation de vidéos ?
Car 80% de la pollution liée à l'utilisation de nos équipements numériques serait due à la consommation de vidéos. Énorme ? Oui. Et dans ces 80%, le streaming représenterait 75% de l'impact carbone. En 2018, ce dernier était responsable de 1% des émissions mondiales de CO2, soit autant qu'un pays comme l'Espagne, dont 34% attribués à la VOD (Netflix & co). Derrière suivent les sites pornographiques, Youtube ainsi que les vidéos sur les réseaux sociaux.
Faut-il arrêter Netflix ?
Commençons par relativiser
Relativisons. Il faut savoir que si on regarde un film de 2h30 chaque soir sur Netflix, cela représente 1kg de CO2. On peut le faire pendant 10 ans, cela ne dépassera toujours pas le bilan d'un aller-retour Paris-Hanoi en avion (c'est encore Chut Magazine qui nous l'a soufflé). En revanche, on peut tout de même vous donner quelques pistes pour réduire votre empreinte carbone numérique :
On revoit sa consommation de vidéos
On se calme sur le bing-watching en 4K. Si vraiment on se laisse tenter par la dernière saison des Chroniques de Bridgerton, on pense à baisser la qualité de son streaming et à se mettre en wi-fi. Sinon au lieu de se faire ce dernier épisode (qui ne le sera pas), on peut aussi s'ouvrir un petit livre. Perso, en ce moment je lis L'œil le plus bleu de Toni Morrison.
On se la joue Marie Kondo dans sa boîte mail
Bah oui, quand même héhé. Si vous aviez besoin de l'entendre : vous avez le droit de vous désabonner de ces newsletters que vous ne lisez plus, personne ne vous en voudra. Et toute l'entreprise n'a pas besoin d'être mise en copie de ce mail "Ok, à dispo" (à bon entendeur).
On utilise le cloud seulement lorsque nécessaire
Par là je veux dire : on évite de l'encombrer avec nos 1893820 captures d'écran prises par maladresse. Et on peut opter pour un stockage "à l'ancienne" dans un disque dur ou une clé USB #retro #vintage