Un Label peut-il être pertinent sans être exigeant ?

Ecocert, CosméBio, Cosmos Organic... Perdu entre tous ces acronymes ? Pas de panique. Dans cet article nous vous expliquons la différence entre un certificateur et un label, et vous donnons une vue d'ensemble des principaux labels de référence en France.

Difficulté de lecture : ⭐ (très facile)

Temps de lecture : 8 minutes

Résumé de l'article en 500 caractères

Un label Bio est un gage de confiance pour les consommateurs. Lorsqu'un produit est labellisé Bio cela signifie qu'un certificateur (Ecocert, Cosmecert, etc.) a vérifié que le produit en question respectait bien le cahier des charges du label affiché sur l'emballage (Cosmos, Nature et Progrès, etc.)

Les labels cosmétiques

Qu'est-ce qu'un label ?

Selon la définition officielle, un label est "Marque distinctive créée par un syndicat professionnel ou un organisme parapublic et apposée sur un produit commercialisé pour en garantir la qualité, voire la conformité avec des normes de fabrication". En cosmétique, lorsqu'un produit obtient un label c'est la garantie que le produit respecte tout le cahier des charges du label en question. Avec l'accumulation de marques, les labels cosmétiques jouent le rôle de tiers de confiance pour les consommateurs.

Quelle est la différence entre un label et un certificateur ?

Écocert, Cosmécert... Ces noms vous disent quelque chose ? Ce ne sont pas des labels mais des certificateurs. Des organismes indépendants chargés de s'assurer qu'un produit respecte le cahier des charges du label qu'il cherche à obtenir. Un produit cosmétique n'est pas labellisé "Bio Ecocert" mais peut-être labellisé Bio par Écocert. Ce n'est pas le certificateur qui dicte la norme. Il s'assure simplement de l'application des normes.

Quels sont les principaux labels cosmétiques ?

Il existe de multiples labels dans l'industrie cosmétique. Nous allons regarder de plus près les 3 principaux labels Bio existants en France : CosméBio, Cosmos et Nature et Progrès. Nous verrons ensuite qu'il existe également des labels Bio en Europe comme la Soil Association (Royaume-Uni), ICEA (Italie) ou BDIH (Allemagne)

Les labels Bio en France

Cosmébio

Cosmébio est une association professionnelle fondée en 2002 ayant pour but de garantir la composition des cosmétiques Bio. L'association a son propre label éponyme : CosméBio. Mais depuis le 1er janvier 2017 l'association s'est alliée à Ecocert, BDIH, ICEA et la Soil Association pour créer le référentiel Cosmos. Un nouveau label Bio ayant pour objectif d'harmoniser le cahier des charges Bio en Europe. En toute logique, les labels Cosmos Organic et Cosmébio sont très proches. D'ailleurs, une fois qu'un produit cosmétique est labellisé Cosmos, il suffit au producteur d'adhérer à l'association Cosmébio pour obtenir le double logo : Cosmos / CosméBio

Cosmos

Le référentiel Cosmos a été lancé le 1er janvier 2017. Il en résulte deux principaux labels : Cosmos Organic et Cosmos Natural. Outre certaines spécifications, le label Cosmos implique de respecter 3 règles clés dans la formulation d'un produit cosmétique. À noter que le cahier des charges est quasiment identique pour rejoindre l'association Cosmébio :

(1) Au moins 95% d'ingrédients naturels dans la formule

(2) Au moins 95% d'ingrédients Bio dans l'ensemble des ingrédients pouvant l'être

(3) Au moins 20% d'ingrédients Bio dans le total du produit (l'eau et les minéraux ne peuvent pas être Bio)

Nature et Progrès

Une association fondée en 1964

Fondée en 1964, Nature et Progrès est une association solidaire de consommateurs et producteurs Bio. La charte de Nature et Progrès ne se limite pas à la formule d'un produit cosmétique, elle s'assure que la production est dans son ensemble "respectueuse de l’environnement, des hommes et des animaux" Elle certifie le producteur "dans son ensemble pour une vision cohérente et globale".

Nature et Progrès, une logique Bio mais surtout sociale

Le label Nature et Progrès prône le développement des pratiques Bio en tant qu'alternative sociale à la grande industrie. Le label pour chaque nouvel entrant est decerné par un comité de producteurs consommateurs :

- Les contrôles de vérification de respect du cahier des charges peuvent être réalisés par n'importe quel membre de l'association et non uniquement par un certificateur agréé. C'est le principe des Systèmes Participatifs de Garantie (SPG). Les producteurs adhérents à l'association réalisent des enquêtes sur le terrain et se chargent de vérifier que le cahier des charges technique est respecté par le nouvel entrant. Les consommateurs vérifient que le producteur est dans une logique d'ouverture sociale.

- Néanmoins, pour obtenir la mention AB à côté du logo Nature et Progrès il faut l'intervention d'un certificateur tiers.

Un cahier des charges drastique

Le cahier des charges du label Nature et Progrès pour les produits cosmétiques prend en compte 4 critères : la composition des ingrédients, le procédé de fabrication, l'étiquetage et la procédure d'agrément. Regardons ensemble les critères de composition et de fabrication.

- Niveau de difficulté : ⭐(très facile à comprendre)

Vous l'avez compris, Nature et Progrès est plus qu'un simple label cosmétique. Au-delà de la composition du produit, le label s'assure que la démarche de production de l'entreprise candidate soit dans une logique socialement vertueuse.

Composition des ingrédients

Le principe est simple. Tous les ingrédients utilisés dans la formule d'un produit cosmétique labellisé Nature et Progrès doivent être labellisés Nature et Progrès, quand ils peuvent l'être. Les substances transformées sont uniquement tolérées si (1) aucun ingrédient biologique n'est disponible sur le marché ou (2) lorsqu'aucun ingrédient Nature et Progrès ne peut-être utilisé en remplacement. Les ingrédients marins, végétaux et minéraux sont autorisés sous certaines conditions et les ingrédients d'origine animale strictement réglementés : produits de la ruche, produits lactés frais ou lyophilisés, ovo produits (œuf) et lanoline.

Seuls les colorants minéraux ou végétaux sont autorisés s'ils n'entraînent pas de dégradation du paysage, les OGM sont interdits, seules les huiles végétales sont autorisées et les ingrédients issus de Pétrochimie sont interdits.

Procédés de fabrication

L'ensemble de ces procédés sont interdits : blanchiment, ionisation, sulfatation, etc. Seuls les procédés de fabrication simples sont autorisés comme l'estérification (shampoing solide), la saponification (savon) ou la percolation. Tous les procédés autorisés sont synthétisés en page 20 de ce document

Les labels Bio en Europe

Soil Association

Créé en 1946 c'est le label britannique de l'agriculture Biologique. Il s'oppose à l'agriculture intensive et soutient les circuits courts.

ICEA / AIAB

ICEA est l'organisme italien qui délivre le label AIAB. C'est l'équivalent italien de la Soil Association

BDIH

BDIH est l'équivalent allemand de la Soil Association

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